23 mars 2025

💡 Éclairage public à Bruges : le vivant en danger ?

 



Entre le 7 et le 15 avril 2025, la municipalité de Bruges propose aux habitants de voter pour ou contre le retour de l'éclairage public toute la nuit (*).

Sans informations précises et sourcées sur les dangers de ce retour pour le vivant, il y a fort à parier que les habitants favorables à l'allumage voteront nombreux, influencés par les faux arguments sécuritaires qui circulent sur les réseaux sociaux.

La nuit et la délinquance

La Préfecture de Gironde annonce pourtant (1) qu'en 2024, donc après les extinctions en série de l'éclairage public dans de nombreuses communes, le nombre de cambriolages de logements a baissé, ainsi que celui des violences aux personnes (hors violences intra-familiales). Ces chiffres sont même plus marqués dans la seule commune de Bordeaux(2) et encore davantage à Bruges (3) !

Il est bon également de rappeler que 80% des cambriolages ont  lieu en journée, selon l'enquête Cadre de vie et sécurité que mène annuellement le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (4).

De leur propre aveu, c'est en raison du "sentiment d'insécurité" dont leur font part leurs concitoyens (et sans doute aussi de l'approche des élections municipales), que certains maires de la métropole bordelaise reviennent partiellement sur les coupures d'éclairage, qu'ils avaient instaurées d'autorité lors de l'explosion des prix de l'énergie.

A Bruges, après avoir déjà rallongé les plages d'allumage en février dernier (*), c'est un retour à l'éclairage total qui nous est maintenant proposé. Quel en serait l'impact sur le vivant, dont nous faisons évidemment partie ?

La nuit et les êtres vivants

Ne serait-ce que dans notre strict intérêt d'êtres humains, il faut préserver les insectes, oiseaux et autres petits animaux qui vivent dans nos villes. Ils constituent notamment de précieux auxiliaires à notre agriculture, en pollinisant 80 % des plantes que nous cultivons (5). Sans eux, que deviendraient nos maraîchers de la vallée des Jalles ?

Or, les lumières artificielles sont considérées comme une véritable nuisance par l'Office Français de la Biodiversité (6), contribuant pour une part à la disparition massive de ces animaux, en cours dans notre pays comme ailleurs dans le monde : 40 % d'insectes en moins au niveau mondial, 30 % d'oiseaux des champs en France ... (7)

En conclusion

Les chiffres sont là. Alors que l'insécurité due à l'obscurité n'est factuellement qu'un sentiment, le danger de l'éclairage artificiel pour la diversité du vivant est bien réel.

 Ne nous rendons pas un peu plus complices, à Bruges, de son effondrement dont l'humanité est déjà responsable partout sur la planète. Le règne animal nous donne la vie, offrons-lui la nuit !

Votons pour le maintien de l'extinction nocturne !

 (*) Mairie de Bruges - votation en ligne

(1) Préfecture de la Gironde - la délinquance en 2024

(2) Ville de Bordeaux

(3) Villes-data.com - la délinquance à Bruges

(4) Ministère de l'Intérieur - enquête Cadre de vie et sécurité

(5) OFB - Les pollinisateurs

(6) OFB - La pollution lumineuse

(7) OFB - La perte de biodiversité

 

 

 

05 novembre 2023

Les pages du blog


  • La municipalité et nous : face à l'ampleur et à l'urgence des défis écologiques, nos gestes individuels ne peuvent suffire. Nous avons besoin d'actions collectives, et donc des élus locaux. Ici vous pourrez suivre l'historique et les résultats de nos rencontres avec eux.
  • Nos ateliers : des infos pour pratiquer la transition écologique au quotidien.

 Articles à la Une 

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17 mars 2023

Moustique-tigre : le retour !


Aedes albopictus s'est répandu sur toute la planète et apprécie particulièrement les zones urbaines. Bruges n'y a pas échappé, où il réapparaîtra probablement au printemps. Comment en sommes-nous arrivés là ? A quels risques nous expose-t-il ? Comment s'en protéger ? Bruges Urgence Transition fait le point.

Origine et niveau de l’infestation

Originaire des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est, le moustique-tigre a utilisé nos moyens de transport pour se répandre dans le monde, n'épargnant à ce jour que l'Antarctique. C'est donc la mondialisation, avec ses flux incessants de marchandises, qui est à l'origine de sa présence dans nos jardins comme de celle du frelon asiatique.

Désagréments et risques

Outre ses piqûres irritantes, il est potentiellement vecteur de maladies transmissibles à l'Homme telles que la dengue, le chikungunya et Zika. Mais pour que ceci se produise, encore faut-il qu'il ait piqué un humain infecté.

Que faire ?

Aedes albopictus ne peut pas être éradiqué compte tenu du degré de son infestation, mais nous pouvons collectivement empêcher sa prolifération, et individuellement nous en protéger. Sans oublier toutefois que si le moustique ne connaît pas les frontières entre les pays, il ignore aussi les limites entre propriétés privées et domaine public ! Un décret du 29 mars 2019(1) a certes fait entrer dans les compétences des maires celle « d'agir aux fins de prévenir l'implantation et le développement d'insectes vecteurs sur (leur) commune », mais mener des actions dans le parc Ausone ne servirait par exemple à rien, si ses riverains n'agissent pas à leur échelle.

Supprimer l'eau stagnante

C'est dans l'eau, même en très faible quantité, que les femelles pondent jusqu'à 200 œufs tous les 15 jours. Il convient donc d'éliminer régulièrement l'eau stagnant aux abords de nos habitations, en adoptant les gestes préconisés par l'ARS - Agence Nationale de Santé - de Nouvelle-Aquitaine(2).

Installer des pièges

Ceux que vous piègerez ne vous piqueront pas, mais vous ne les piègerez pas tous(3) ! L'UFC Que Choisir a comparé quelques-uns des pièges disponibles sur le marché(4).
 

👎 Une fausse bonne idée : la fumigation ou l'épandage d'insecticide

"Diverses substances actives anciennement utilisées ont été jugées dangereuses pour l’Homme ou l’environnement et ont été progressivement retirées du marché" nous indique l'ANSES(5) - Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail -.  

Subsistent deux molécules, le Bti contre les larves et la deltaméthrine contre les adultes, mais :
    - Il n'est évidemment pas possible de traiter la totalité des zones infestées sur la planète.
    - Même autorisés, ces produits ne sont pas inoffensifs pour les autres organismes (dont les nôtres) en cas d'usage répété, tout en présentant une efficacité relative sur les moustiques eux-mêmes, dans l'instant et dans la durée.
    - Des résistances à la deltaméthrine ont été observées dans les départements d'Outre-Mer (2)(5).

Pour ces raisons, l'ARS précise que "Les traitements ne sont déclenchés par les autorités sanitaires qu’en cas de risque de propagation épidémique (dengue, chikungunya ou Zika) […]. Seuls les secteurs où un risque est identifié sont traités (lieux fréquentés par une personne malade durant sa période de virémie et où le moustique tigre a été décelé)  […]. Ces traitements ne sont pas une solution durable pour réduire la nuisance, car ils n’ont aucun effet sur les œufs ni les larves de moustiques. Une nouvelle population de moustiques tigres (sains) apparaît donc dans les jours qui suivent l’opération."

Héberger des prédateurs 👍💓

Les oiseaux raffolent des moustiques ! Si vous favorisez leur installation dans votre jardin, ils feront leurs repas des piqueurs indésirables. Haies, arbres et arbustes sont leurs habitats naturels, à condition bien sûr de ne pas les tailler entre mars et juillet, quand ils nidifient.
👉Et les chauve-souris ? Elles chassent la nuit, or les moustiques-tigres ne volent qu'en journée. Néanmoins elles restent fort utiles à la chaîne du vivant et goberont toujours les moustiques nocturnes.

Les répulsifs

Dans le commerce existent évidemment des diffuseurs d'intérieur, spirales à brûler d'extérieur et crèmes à appliquer sur soi, mais il faut rester vigilant quant à leur innocuité pour les humains et les animaux.

Les barrières

Adoptez des vêtements de couleur claire, couvrants et larges.

Équipez portes et fenêtres de moustiquaires.

Sources de cet article

(1) https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000038318199/
(2) https://www.nouvelle-aquitaine.ars.sante.fr/moustique-tigre-comment-lutter-contre-le-moustique-tigre
(3) https://theconversation.com/les-pieges-a-moustiques-sont-ils-vraiment-efficaces-182239
(4) https://www.quechoisir.org/guide-d-achat-antimoustiques-n7841/#les-pieges-a-moustiques
(5) https://www.anses.fr/fr/content/la-lutte-anti-vectorielle-des-strat%C3%A9gies-multiples-contre-les-vecteurs


03 mars 2023

Nourrir l'imaginaire


Nous sommes 743 000 (donc pas seulement à Bruges 😄) à...
 
désirer l'essentiel et seulement lui
imaginer ce qui nous rendra vraiment heureux
considérer que prendre soin des autres, c'est prendre soin de soi
 
La preuve avec cette grande enquête.

01 juillet 2021

Rapport de la Ligue pour la Protection des Oiseaux sur la commune de Bruges

La Ligue de Protection des Oiseaux a remis en avril 2021 à la municipalité de Bruges un rapport que celle-ci lui avait commandé, intitulé « ACCOMPAGNEMENT EN FAVEUR DE LA BIODIVERSITÉ À BRUGES ».

La LPO consacre son activité à la protection des oiseaux et de la petite faune, à la préservation des espaces naturels et à la sensibilisation aux questions environnementales.

Nous devons cette mise en relation à une brugeaise membre de la LPO et de notre association Bruges Urgence Transition.

Dans son rapport que nous avons pu consulter, la LPO analyse les différents paysages de Bruges et les espèces qui y vivent, pour en tirer un certain nombre de préconisations.

Quels sont les constats de la LPO ?

S’il est nécessaire d’empêcher la réduction des espaces où vivent des espèces rares (réserve naturelle par exemple), il faut aussi connecter entre eux les espaces de nature ordinaire, créant ce que l’on appelle des trames. On parle de trames vertes concernant les continuités végétales, bleues pour les plans et cours d’eau, noires pour les axes non éclairés la nuit (ou qui devraient l’être).

La biodiversité est aujourd’hui mieux prise en compte dans les espaces publics, grâce notamment à la la gestion écologique des espaces verts par les services métropolitains, même si des progrès restent à faire.

Quant aux espaces privés, ils constituent un enjeu fort. La raréfaction et l’enchérissement des parcelles constructibles incite en effet propriétaires et aménageurs à y construire aussi densément que possible, donc à minéraliser et à réduire ainsi les espaces de vie des espèces sauvages.

Les préconisations de la LPO

Sur l’espace public elle distingue des actions de conservation, d’aménagement, de gestion et de pédagogie. Elle cite le parc Ausone en exemple de ce qu'il faut reproduire ailleurs [NDLR : son aménagement et son mode de gestion avaient été confiés à une paysagiste assistée d'une écologue].

Conservation des habitats naturels de la faune

-          réserve naturelle.

-          parcs.

-          plans d’eau.

-          espaces non bâtis.

 Aménagements

-          rendre perméables entre elles les zones de vie sauvage (par les trames décrites plus haut) ; la présence de végétation et d’eau renforcera en outre les ilots de fraîcheur, précieux contre le réchauffement climatique.

-          désimperméabiliser et végétaliser les délaissés de voirie.

 Gestion

-          systématiser la fauche différenciée (c’est-à-dire bannir les tontes rases).

-          planter haies et buissons.

-          laisser les bois morts sur place.

-          éviter les jachères fleuries de plantes non endémiques (venues d’ailleurs).

Pédagogie et sensibilisation

La ville porte la responsabilité d’impliquer ses habitants dans la gestion écologique des espaces publics, mais aussi de l’inciter à reproduire les bonnes pratiques dans les jardins privés.

 -          multiplier conférences, balades urbaines, visites de sites.

-          communiquer sur le permis de végétaliser que propose Bordeaux Métropole à ses communes-membres, concédant aux habitants la possibilité d’investir et de cultiver des parcelles publiques à proximité de leur domicile.

-          former une personne référente pour répondre aux questions des habitants, par exemple un membre de Bruges Urgence Transition !

Afin d’atteindre l’espace privé et en attendant un éventuel coefficient de biotope imposé par le Plan Local d’Urbanisme, la LPO propose d’instaurer au niveau municipal un coefficient minimum de végétalisation, qui sera soumis aux aménageurs et aux particuliers.

Elle préconise également des ajouts à la charte paysagère existante :

-          renforcer la présence de haies mellifères et endémiques.

-          rendre les clôtures perméables à la petite faune.

-          réduire la pollution lumineuse.

-          intégrer aux bâtiments construits ou rénovés des cavités ou perchoirs pour les animaux présents.

-          installer des nichoirs fabriqués où manquent les nichoirs naturels.

Enfin, la ville doit travailler avec les entreprises à un aménagement des zones d’activités, qui soit lui aussi plus favorable à la biodiversité.

Que peut faire Bruges Urgence Transition ?

Nous continuerons à provoquer des rencontres avec la municipalité pour que les préconisations de la LPO soient transformées en mesures concrètes et inscrites dans le calendrier municipal.