Sans informations précises et sourcées sur les dangers de ce retour pour le vivant, il y a fort à parier que les habitants favorables à l'allumage voteront nombreux, influencés par les faux arguments sécuritaires qui circulent sur les réseaux sociaux.
La nuit et la délinquance
La Préfecture de Gironde annonce pourtant (1) qu'en 2024, donc après les extinctions en série de l'éclairage public dans de nombreuses communes, le nombre de cambriolages de logements a baissé, ainsi que celui des violences aux personnes (hors violences intra-familiales). Ces chiffres sont même plus marqués dans la seule commune de Bordeaux(2) et encore davantage à Bruges (3) !
Il est bon également de rappeler que 80% des cambriolages ont lieu en journée, selon l'enquête Cadre de vie et sécurité que mène annuellement le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (4).
De leur propre aveu, c'est en raison du "sentiment d'insécurité" dont leur font part leurs concitoyens (et sans doute aussi de l'approche des élections municipales), que certains maires de la métropole bordelaise reviennent partiellement sur les coupures d'éclairage, qu'ils avaient instaurées d'autorité lors de l'explosion des prix de l'énergie.
A Bruges, après avoir déjà rallongé les plages d'allumage en février dernier (*), c'est un retour à l'éclairage total qui nous est maintenant proposé. Quel en serait l'impact sur le vivant, dont nous faisons évidemment partie ?
La nuit et les êtres vivants
Ne serait-ce que dans notre strict intérêt d'êtres humains, il faut préserver les insectes, oiseaux et autres petits animaux qui vivent dans nos villes. Ils constituent notamment de précieux auxiliaires à notre agriculture, en pollinisant 80 % des plantes que nous cultivons (5). Sans eux, que deviendraient nos maraîchers de la vallée des Jalles ?
Or, les lumières artificielles sont considérées comme une véritable nuisance par l'Office Français de la Biodiversité (6), contribuant pour une part à la disparition massive de ces animaux, en cours dans notre pays comme ailleurs dans le monde : 40 % d'insectes en moins au niveau mondial, 30 % d'oiseaux des champs en France ... (7)
En conclusion
Les chiffres sont là . Alors que l'insécurité due à l'obscurité n'est factuellement qu'un sentiment, le danger de l'éclairage artificiel pour la diversité du vivant est bien réel.
Ne nous rendons pas un peu plus complices, à Bruges, de son effondrement dont l'humanité est déjà responsable partout sur la planète. Le règne animal nous donne la vie, offrons-lui la nuit !
Votons pour le maintien de l'extinction nocturne !
(*) Mairie de Bruges - votation en ligne
(1) Préfecture de la Gironde - la délinquance en 2024
(3) Villes-data.com - la délinquance à Bruges
(4) Ministère de l'Intérieur - enquête Cadre de vie et sécurité
(6) OFB - La pollution lumineuse
(7) OFB - La perte de biodiversité
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