Nous devons cette mise en relation à une brugeaise membre de
la LPO et de notre association Bruges Urgence Transition.
Dans son rapport que nous avons pu consulter, la LPO analyse
les différents paysages de Bruges et les espèces qui y vivent, pour en tirer un
certain nombre de préconisations.
Quels sont les constats de la LPO ?
S’il est nécessaire d’empêcher la réduction des espaces où
vivent des espèces rares (réserve naturelle par exemple), il faut aussi connecter
entre eux les espaces de nature ordinaire, créant ce que l’on appelle des
trames. On parle de trames vertes concernant les continuités végétales, bleues
pour les plans et cours d’eau, noires pour les axes non éclairés la nuit
(ou qui devraient l’être).
La biodiversité est aujourd’hui mieux prise en compte dans
les espaces publics, grâce notamment à la la gestion écologique des espaces
verts par les services métropolitains, même si des progrès restent à faire.
Quant aux espaces privés, ils constituent un enjeu fort. La
raréfaction et l’enchérissement des parcelles constructibles incite en effet propriétaires
et aménageurs à y construire aussi densément que possible, donc à minéraliser
et à réduire ainsi les espaces de vie des espèces sauvages.
Les préconisations de la LPO
Sur l’espace public elle distingue des actions de
conservation, d’aménagement, de gestion et de pédagogie. Elle cite le parc Ausone en exemple de ce qu'il faut reproduire ailleurs [NDLR : son aménagement et son mode de gestion avaient été confiés à une paysagiste assistée d'une écologue].
Conservation des habitats naturels de la faune
-
réserve naturelle.
-
parcs.
-
plans d’eau.
-
espaces non bâtis.
Aménagements
-
rendre perméables entre elles les zones de vie
sauvage (par les trames décrites plus haut) ; la présence de végétation et
d’eau renforcera en outre les ilots de fraîcheur, précieux contre le
réchauffement climatique.
- désimperméabiliser et végétaliser les délaissés
de voirie.
Gestion
-
systématiser la fauche différenciée (c’est-à-dire
bannir les tontes rases).
-
planter haies et buissons.
-
laisser les bois morts sur place.
-
éviter les jachères fleuries de plantes non
endémiques (venues d’ailleurs).
Pédagogie et sensibilisation
La ville porte la responsabilité d’impliquer ses
habitants dans la gestion écologique des espaces publics, mais aussi de
l’inciter à reproduire les bonnes pratiques dans les jardins privés.
-
multiplier conférences, balades urbaines,
visites de sites.
-
communiquer sur le permis de végétaliser que
propose Bordeaux Métropole à ses communes-membres, concédant aux habitants la possibilité d’investir
et de cultiver des parcelles publiques à proximité de leur domicile.
-
former une personne référente pour répondre aux
questions des habitants, par exemple un membre de Bruges Urgence
Transition !
Afin d’atteindre l’espace privé et en attendant un
éventuel coefficient de biotope imposé par le Plan Local d’Urbanisme, la LPO
propose d’instaurer au niveau municipal un coefficient minimum de
végétalisation, qui sera soumis aux aménageurs et aux particuliers.
Elle préconise également des ajouts à la charte paysagère
existante :
-
renforcer la présence de haies mellifères et
endémiques.
-
rendre les clôtures perméables à la petite faune.
-
réduire la pollution lumineuse.
-
intégrer aux bâtiments construits ou rénovés des
cavités ou perchoirs pour les animaux présents.
-
installer des nichoirs fabriqués où manquent les
nichoirs naturels.
Enfin, la ville doit travailler avec les entreprises à un
aménagement des zones d’activités, qui soit lui aussi plus favorable à la
biodiversité.
Que peut faire Bruges Urgence Transition ?
Nous continuerons à provoquer des rencontres avec la
municipalité pour que les préconisations de la LPO soient transformées en
mesures concrètes et inscrites dans le calendrier municipal.