04 avril 2021

On ne négocie pas avec le climat

Sur le Pont de Pierre à Bordeaux, le 28 mars 2021

C'est ce qu'ont appris les 150 membres de la Convention Citoyenne pour le Climat, tirés au sort en 2019 puis formés à ces sujets par des experts.

Selon les promesses du Président de la République, ce qui allait sortir de leurs travaux devait être "soumis sans filtre soit au vote du Parlement, soit à référendum, soit à application réglementaire directe". Il le fallait, car on ne négocie pas avec les lois de la physique.

Mais le gouvernement a finalement transigé. Dans le projet de "Loi Climat" qu'il vient de remettre à l'Assemblée Nationale, 90% des propositions votées par la Convention Citoyenne ont disparu.

Malgré les 7200 amendements déposés par les députés d'opposition, malgré la condamnation en justice de l'Etat pour inaction climatique, malgré de nouvelles marches partout en France le 28 mars dernier, il est déjà évident que la France accouchera d'une loi qui ne lui permettra pas d'atteindre l'objectif fixé par les accords internationaux de Paris sur le climat en 2015 : maintenir le réchauffement planétaire en-deçà de 2° supplémentaires.

Lorsqu'un vendeur et un acheteur négocient, l'enjeu est juste un bénéfice plus ou moins important pour l'un et l'autre. Mais la climatologie est une science et non un commerce. Un degré de trop de température moyenne terrestre, et c'est le franchissement de seuils irréversibles et le déclenchement de cercles vicieux qui conduiront l'humanité tout entière à la catastrophe.

Nous n'avons donc pas le choix, pas plus que nous n'avons celui des moyens à mettre en œuvre pour ne pas dépasser les 2° . Selon les experts de Carbone 4, nos gestes individuels pris ensemble résoudront 25% du problème et c'est donc l'action collective qui doit prendre en charge les 75% restants, autrement dit l'action du pouvoir politique et des entreprises.

Lors des élections municipales de 2020, Bruges Urgence Transition a collecté les attentes des Brugeais-es en matière d'écologie et les a soumises aux candidats, afin qu'une action collective locale soit menée (sur laquelle l'association reviendra).

Lors des élections régionales et départementales cette année, puis des présidentielles l'année prochaine, le programme de celles et ceux que nous élirons devra épouser au minimum les conclusions de la Convention Citoyenne pour le Climat. Ne nous trompons pas de bulletin de vote, car l'erreur nous serait fatale.

On ne négocie pas avec le climat.

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