22 avril 2020

Un vaccin puissant : la transition écologique


 
Le système craque et nous ne devons pas le restaurer à l’identique, car il renferme des dangers encore plus grands que ceux du Covid-19 :
  • Les chaînes d’approvisionnement qui viennent de se rompre, parce que gérées à flux tendus avec des pays lointains, portent aussi en elles le réchauffement climatique et l’épuisement des ressources.
  • La déforestation et le trafic d’animaux sauvages, sans doute à l’origine du contact avec ce virus inconnu de nos systèmes immunitaires, sont également des causes majeures de l’effondrement de la biodiversité.
  • La combinaison des gaz émis par les moteurs et de ceux issus des épandages agricoles produit des particules qui aggravent les effets du nouveau virus. Or, que ce soit séparément ou par « effet cocktail », leurs effets délétères sur l’ensemble des organismes vivants étaient déjà connus.
  • La recherche de rentabilité de notre système de santé, qui a conduit nos soignants à travailler aujourd’hui dans des conditions indignes, illustre parfaitement les dégâts de la marchandisation de nos communs. Les services publics en général et la santé en particulier sont des communs, au même titre que l’air que nous respirons ou l’eau que nous buvons.
Ne nous y trompons pas, les oiseaux que l’on entend à nouveau chanter dans les rues de Paris, ou les nuages de pollution qui s’estompent sur les images des satellites, ne doivent pas nous laisser croire qu’il suffit de tout arrêter quelques jours pour revitaliser la planète. Les espèces disparues ne réapparaîtront pas, et les tonnes de CO2 que nous avons déjà larguées dans l’atmosphère sont là pour un siècle. Mais en toute logique et puisque les causes sont les mêmes, c’est en évitant de provoquer des catastrophes écologiques que nous éviterons aussi de reproduire des catastrophes sanitaires.
Il est donc temps d’enclencher une bonne fois pour toutes une véritable transition écologique et solidaire, qui ne soit ni une nouvelle tentative de négociation avec la nature, car la nature ne négocie pas, ni une opération de marketing vert, car le climat n’est sensible qu’aux lois de la physique. Si nos initiatives individuelles restent indispensables, surtout répliquées à l’échelle de nos communautés comme tente modestement de le faire Bruges Urgence Transition, elles ne suffiront pas. Dans un rapport récent, les ingénieurs de la société Carbone 4 ont en effet calculé que les initiatives individuelles pouvaient au mieux constituer un quart des efforts nécessaires pour contenir le réchauffement climatique dans les limites de l’Accord de Paris. Selon eux, les trois-quarts manquants ne pourront être obtenus que par l’action collective.
Si nous savions cela avant le Covid-19, il y a désormais urgence à agir. Dès maintenant, nous devons contraindre nos dirigeants à changer, enfin, le cap du navire humanité. Non plus seulement à freiner sa course vers le prochain iceberg, mais à l’en dérouter. Ce sera rude, à en juger au peu d’effet des manifestations populaires récentes, et notamment des marches pour le climat. Ce sera parfois décourageant, comme cela l’a été pour un certain ministre de l’écologie démissionnaire.
Pour nous aider à initier cette nécessaire pression populaire, commencent à émerger des initiatives dont Bruges Urgence Transition vous propose une liste au bas de cette page, ainsi que des sources d’inspiration et des pistes de réflexion. Nous les enrichirons au fil du temps.
Préparons maintenant la vie que nous voudrons mener demain.

Le président de BUT,
Didier Pouvreau

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire